Visites guidées, depuis le 1er avril 2013

Visites guidées, depuis le 1er avril 2013

Promenade historique

Des visites guidées sont organisées pour des groupes et sur demande adressée auprès de Goût & Région.

Des visites tous-publics sont également prévues les 12 mai, 9 juin, 8 septembre et 6 octobre 2018, dates correspondant avec la circulation de la voiture-restaurant «Charles-Edouard Guillaume» de la compagnie RVT-historique qui a été décorée de manière identique au parcours.

Tarifs: CHF 13.50 par personne, minimum CHF 150.— francs pour un groupe.

Réservations prises par Goût & Région.

Fleurier au fil du temps

Fleurier au fil du temps

Le cœur de Fleurier bat au rythme de l’horlogerie. Comment ce hameau rural est-il devenu un haut lieu de la mesure du temps? Entre périodes de prospérité et crises ravageuses, vivez l’histoire d’artisans passionnés, dont le savoir-faire est mondialement réputé depuis plus de deux siècles. Au détour d’allées verdoyantes, découvrez des édifices emblématiques de leur temps et laissez-vous imprégner par leur magie…

Le village aux deux Nobel

Visiter Fleurier, c’est aussi partir à la rencontre de deux éminents chercheurs qui ont contribué à la renommée du lieu: Charles-Edouard Guillaume, qui obtint le Prix Nobel de physique en 1920, et Daniel Bovet, qui reçut celui de médecine en 1957.

Fleurier aujourd’hui

Fleurier aujourd’hui

Suite à la crise des années 1970, l’horlogerie fleurisanne a vécu un impressionnant renouveau en se profilant dans le très haut de gamme. A l’instar de la maison Parmigiani Fleurier, créée en 1975, les entreprises de la région occupent une place de choix sur ce marché restreint mais porteur. Plusieurs fabriques d’horlogerie de luxe sont implantées à Fleurier et dans les environs, notamment Bovet, Chopard Manufacture et Voutilainen. La maison Piaget, fondée à La Côte-aux-Fées en 1874, a quant à elle ouvert un nouveau site de production à Buttes, sous le nom de Valfleurier. Cette entreprise s’ajoute à d’autres maisons spécialisées dans la sous-traitance, telles que Vaucher Manufacture, Fleurier Ebauches ou Waeber HMS. Ce succès est le fruit du savoir-faire exceptionnel et de la prestigieuse tradition horlogère que le Val-de-Travers cultive de génération en génération…

Qualité Fleurier

Couronnant le renouveau de l’activité horlogère, un label Qualité Fleurier a été créé en 2001 sous l’impulsion des marques implantées dans la région et des autorités locales. Cette certification fixe des critères de qualité extrêmement élevés. Les rares produits qui répondent aux exigences peuvent ainsi s’adjoindre le renom d’une tradition synonyme d’excellence.

C’était il y a 40’000 ans…

C’était il y a 40’000 ans…

Les premières traces attestant une présence humaine dans la région du Val-de-Travers remontent à environ 40’000 ans. Un habitat permanent a probablement existé dès l’époque gallo-romaine, mais les premiers vestiges archéologiques remontent au Ve siècle, avec un monastère fondé à Môtiers à l’époque mérovingienne.

Une histoire qui ne manque pas de sel

Le Val-de-Travers est orienté sur l’axe est-ouest. Il est mentionné en latin, valle transversa, au Moyen Age. La région s’impose dès cette époque comme un lieu de passage important pour diverses marchandises transitant entre la Franche-Comté et le plateau suisse, dont le sel en provenance de Salins. Le Val-de-Travers bénéficie au fil des siècles de ces échanges, propices à l’implantation des nouvelles techniques développées à travers toute l’Europe.

Un certain Florius

La première mention de Fleurier figure sur un parchemin de 1284 rédigé en latin. Le village faisait alors partie de la châtellenie du Val-de-Travers, d’abord contrôlée par les seigneurs de Vautravers, puis par les comtes de Neuchâtel dès le XIVe siècle. Entouré de trois collines, Fleurier est construit à la confluence de trois rivières: l’Areuse, le Buttes et le Fleurier. Selon les spécialistes, le nom du village nous transmettrait le souvenir d’une villa romaine ayant appartenu à un certain Florius.

Le père de l’horlogerie fleurisanne

Le père de l’horlogerie fleurisanne

C’est en 1730 déjà que l’horlogerie est introduite à Fleurier, qui n’était alors qu’un petit hameau rural. A peine formé, David-Jean-Jacques-Henri Vaucher rentre au village à l’âge de 18 ans, apportant avec lui le savoir-faire qui fera la prospérité de sa région pour les siècles à venir. Le lieu de son apprentissage est encore un mystère: les Montagnes neuchâteloises, selon une légende qui le lie à Daniel Jeanrichard, ou, plus probablement, Genève.

Un maître talentueux

Le jeune homme sait fabriquer toutes les pièces de la montre. Il initie d’autres villageois à son art et l’on compte déjà une quinzaine d’horlogers fleurisans en 1750. Le secteur prend de l’ampleur et l’on recense pas moins de 106 horlogers en 1794. Parmi eux, trois fils du maître, qui fondent à cette époque la société Vaucher frères. Un essor démographique sans précédent accompagne le développement de l’horlogerie et la population passe de 450 habitants en 1750 à plus de 800 à la fin du siècle!

Appoint nommé

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la production horlogère est essentiellement une activité saisonnière qui fournit un revenu d’appoint à des paysans ou artisans connaissant des périodes creuses. Les pièces sont produites à domicile, dans de petits ateliers familiaux. Les matières premières sont fournies par des négociants qui récoltent ensuite la production, procèdent à l’assemblage et à la commercialisation des pendules et des montres.

Les aléas de l’exportation

Les aléas de l’exportation

Soumis aux aléas de l’exportation, le secteur horloger est fortement dépendant des marchés internationaux et affronte une concurrence parfois très rude. La première crise horlogère intervient à la fin du XVIIIe siècle. Le secteur subit alors de plein fouet les guerres napoléoniennes et le blocus continental. D’autres épreuves secoueront le village à la fin XIXe siècle, puis durant l’entre-deux-guerres.

La plus violente des crises horlogères

L’apparition des montres à quartz, en 1970, plonge l’horlogerie suisse dans une crise d’une violence sans précédent, qui sera encore accentuée par la crise pétrolière. Les entreprises ferment ou délocalisent les unes après les autres. En vingt ans, le nombre d’horlogers fleurisans chute 742 à 160, tandis que le Val-de-Travers perd un quart de sa population. Dans la région, seule l’entreprise Piaget, à la Côte-aux-Fées, survivra à cette longue traversée du désert.

Souffler le vent du renouveau!

Face aux épreuves, le village fait preuve d’une grande solidarité et d’une volonté inébranlable. Les innovations technologiques, l’ouverture de nouveaux marchés et le génie de quelques hommes permettent au village de se relever, parfois dans la douleur, de chaque coup dur. Cette capacité à puiser dans la tradition les fondements d’un renouveau a permis à l’horlogerie fleurisanne de se perpétuer.

Quelques maîtres

Quelques maîtres

Si David-Jean-Jacques-Henri Vaucher écrivit les premières pages du développement horloger du village, chaque période faste est associée à un grand nom.

En ouvrant les portes du marché chinois vers 1820, Edouard Bovet donnera une impulsion spectaculaire à l’horlogerie fleurisanne. Les calibres chinois feront la prospérité de la région durant plusieurs décennies.

A la fin du XIXe siècle, le secteur affronte une rude concurrence de fabricants américains ayant introduit le travail à la chaîne. Sous l’impulsion de Jules-Samuel Jequier et de ses fils, la production traditionnelle des établissages fera place aux usines mécanisées. Ce processus aboutira en 1915 à la fusion de nombreuses productions de la place au sein de la société Fleurier Watch & Co, un géant horloger qui exporte sur les cinq continents.

Après la dévastation du secteur par la crise des années 1970, c’est un horloger talentueux et passionné qui trace la voie du renouveau. Spécialisé dans la restauration de pièces anciennes, Michel Parmigiani lance en 1996 ses propres créations avec l’appui de la Fondation de Famille Sandoz, annonçant la renaissance de l’horlogerie fleurisanne et son rayonnement sur la scène internationale.

Des hommes de conviction

Fortement attachés à leur région, les grands horlogers du lieu sont souvent des personnages marquants, indépendants d’esprit et ouverts au monde. Souvent très engagés dans la vie locale et soucieux du bien commun, plusieurs d’entre eux s’engagèrent activement dans les révolutions qui aboutirent à la fondation de la République neuchâteloise.

Un village à l’heure chinoise

Un village à l’heure chinoise

Le Val-de-Travers était, jusqu’au XXe siècle, l’un des principaux axes traversant l’Europe d’est en ouest. Cela permit à la région de bénéficier de liaisons régulières avec l’extérieur. Cette ouverture au monde a favorisé le goût du voyage des habitants de la région, tout en facilitant l’exportation de la production locale. Et c’est justement d’un voyageur qu’est née la fabuleuse histoire de la montre chinoise.

En 1818, à l’âge de 21 ans, Edouard Bovet embarque de Londres pour Canton, en Chine. Le jeune horloger fleurisan emporte avec lui quatre montres de poche, qu’il vend à prix d’or dès son arrivée. Il ouvre ainsi les portes de l’empire à l’horlogerie fleurisanne, sans se douter de l’impact que cela aura pour son village. Le gigantesque marché chinois est très demandeur et de nombreux ateliers fonctionnent à plein régime pour livrer les frères Bovet. Leur succès incitera d’autres maisons à installer leurs bureaux à Shanghai et à Canton…

Alors que le village comptait moins de 200 horlogers en 1800, on recense plus de 2000 personnes actives dans le secteur en 1900. Sur la même période, la population fleurisanne passe de 800 habitants à plus de 3300!

Les deux font la paire

Les montres «chinoises» étaient vendues par paires, conformément à une tradition chinoise d’offrir des cadeaux en double exemplaire. La petite histoire apporte, quant à elle, une explication plus prosaïque à ce particularisme culturel: dans un pays dépourvu de clochers et donc de garde-temps de référence, le fait de posséder deux montres permettait, lorsque l’une s’était arrêtée faute d’être remontée, de retrouver l’heure juste grâce à sa jumelle…

Charles-Edouard Guillaume Prix Nobel de physique

Charles-Edouard Guillaume Prix Nobel de physique

Charles-Edouard Guillaume est né le 15 février 1861 à Fleurier, dans une famille d’horlogers. Du temps de sa jeunesse, il voit l’horlogerie se transformer, passant de l’activité artisanale à la production industrielle. Après l’obtention de son doctorat à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, il devient officier d’artillerie et s’intéresse à la balistique, ainsi qu’à la mécanique. En 1883, il est engagé comme physicien au Bureau international des poids et mesures à Sèvres, dans lequel il officiera toute sa vie. La plupart des recherches de Charles-Edouard Guillaume portaient sur la métrologie. Au total il fit fabriquer et testa plus de 600 alliages, dont certains furent utilisés dans l’horlogerie. Parmi ceux-ci, l’invar et l’élinvar allaient permettre aux horlogers de corriger l’irrégularité des garde-temps, causée par les changements de température et l’élasticité variable des métaux utilisés traditionnellement. Couronnant l’ensemble de sa carrière, le Prix Nobel de physique lui est attribué le 12 novembre 1920.

Les découvertes de Charles-Edouard Guillaume connurent également d’autres champs d’application, tels que les lampes à incandescence ou encore la télévision en couleur. Mort le 13 juin 1938 à Sèvres, il est enterré à Fleurier, où il repose aujourd’hui encore.

L’invar et l’élinvar

L’invar, inventé en 1886, est un alliage de fer et de nickel additionné d’un peu de carbone et de chrome. Il présente un coefficient de dilatation thermique quasiment invariable, d’où son nom. L’avantage de ce métal est de permettre une précision quasiment parfaite des montres en dépit des variations thermiques. L’élinvar, découvert en 1919, est un alliage de fer, de nickel, de chrome, de titane, additionné d’un peu d’aluminium, de silicium, de cobalt et de carbone. Comme son nom l’indique, il présente un coefficient d’élasticité quasiment invariable, ce qui en fait un composant idéal pour les spiraux des montres.

Des méthodes de production en constante évolution

Des méthodes de production en constante évolution

Alors que les premiers artisans horlogers produisaient eux-mêmes toutes les pièces de la montre, la production fleurisanne s’organise dès ses débuts selon le mode de l’établissage. Les pièces de montre sont fabriquées par des paysans-horlogers travaillant le plus souvent à domicile. L’établisseur achète les éléments dont il a besoin et procède au montage.

Vers la fin du XVIIIe siècle, de petites unités indépendantes et spécialisées dans la production de composants spécifiques s’installent dans des ateliers.

Dès le milieu du XIXe siècle, le processus de mécanisation s’engage. L’industrialisation est en marche et, au début du XXe siècle, les montres sont en majeure partie fabriquées à la chaîne dans de grandes usines.

De nos jours, les manufactures horlogères associent le savoir-faire exceptionnel de leurs ancêtres aux technologies de pointe, afin de garantir une qualité de réalisation irréprochable.

Une grande ingéniosité

L’horloger, c’est aussi ses outils. Il n’est donc pas surprenant que la région ait développé une véritable industrie de l’outillage horloger. La vallée comptera jusqu’à une vingtaine d’entreprises actives dans ce domaine, implantées notamment dans le village voisin de Couvet. L’ingéniosité des concepteurs d’outils a joué un rôle prépondérant dans les efforts déployés au fil des siècles pour maintenir la compétitivité de l’horlogerie fleurisanne.

Un métier qui s’apprend

Un métier qui s’apprend

Depuis l’apparition du métier, la majeure partie de la main-d’œuvre horlogère est formée auprès de maîtres d’apprentissage ou dans le cadre familial. Cependant, Fleurier a également abrité pas moins de trois écoles d’horlogerie au cours de son histoire. La première est fondée en 1851, grâce à l’initiative d’un généreux donateur. Malgré les avantages qu’elle dispense, l’école est confrontée à des difficultés d’organisation qui l’empêchent de répondre à l’objectif philanthropique du donateur. Après dix ans, ce dernier abandonne son projet.

Une deuxième école est créée par la Municipalité en 1875 pour faire face au besoin de main-d’œuvre qualifiée découlant du processus d’industrialisation. Il faut alors former des gens capables d’organiser les ateliers de production. A la fin du XIXe siècle, une filière mécanique s’ajoute à la formation horlogère et un nouveau bâtiment est construit. L’école poursuit son développement jusqu’à ce que la crise mondiale ne l’emporte en 1936.

Une classe renaîtra dès 1953, sous l’égide de la Société des fabricants d’horlogerie. Elle formera des horlogers praticiens durant trente ans, avant de fermer ses portes en 1985, en pleine crise horlogère, faute d’effectifs.

Bonnes intentions

C’est à un industriel… du coton que le village doit sa première école d’horlogerie. Expatrié à Mulhouse, Edouard Vaucher entend contribuer à la prospérité de son village natal. L’école qu’il fonde en 1851 formera des horlogers complets. Le projet prévoit que les jeunes issus de familles pauvres puissent bénéficier d’une formation gratuite, ce qui n’était pas d’usage. Mais l’école est d’emblée confrontée à la difficulté de recruter tant les apprentis que les enseignants. Avec le système de l’établissage, le secteur embauche massivement des ouvriers non qualifiés et les familles pauvres préfèrent envoyer leurs enfants au travail plutôt qu’à l’école. En 1861, l’école ferme et le bâtiment accueille alors le musée de Fleurier, puis la bibliothèque communale. L’annexe néoclassique de 1883 a été détruite en 1976.

Daniel Bovet Prix Nobel de médecine

Daniel Bovet Prix Nobel de médecine

Daniel Bovet est né le 23 mars 1907 à Neuchâtel. Originaire de Fleurier, il est le fils d’Amy Babut et de Pierre Bovet, célèbre psychologue. A l’âge de 20 ans, il obtient sa licence en sciences biologiques à l’Université de Genève. De 1929 à 1947, il travaille à l’Institut Pasteur à Paris. Ses travaux lui valent, en 1946, d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur.

En 1947, il part pour l’Italie et crée un laboratoire de chimie thérapeutique à l’Institut supérieur de la santé, à Rome. Il obtient la nationalité italienne la même année.

Il reçoit le Prix Nobel de médecine en 1957 pour sa découverte de drogues permettant de traiter les symptômes de l’allergie: les antihistaminiques. En se fixant sur les récepteurs spécifiques de l’histamine, substance libérée dans le corps suite à l’introduction d’un agent allergène, les antihistaminiques permettent d’éviter la réaction allergique. Daniel Bovet enseignera jusqu’à la fin de sa carrière dans plusieurs universités italiennes et il dirigera durant deux ans le conseil national de la recherche à Rome. Il meurt en 1992, à l’âge de 85 ans.

Le goût de l’expérience, de père en fils

Psychologue et adepte de l’espéranto, Pierre Bovet se servit parfois de ses enfants à titre «expérimental»: Daniel Bovet lui-même reconnut avec humour et bienveillance avoir parfois servi de cobaye à son père. C’est ainsi que Pierre Bovet enseigna l’espéranto à ses enfants dès leur plus jeune âge, ce qui fit de Daniel Bovet une des rares personnes au monde à avoir appris l’espéranto comme première langue.

Le défi de la croissance

Le défi de la croissance

Alors qu’elle avait déjà doublé au cours du siècle précédent, la population du village va plus que quadrupler durant le XIXe siècle, pour passer de 800 âmes à près de 3400. Le moteur de cette croissance est évidemment la montre chinoise, mais d’autres industries y contribuent également. Ainsi, le village abritera-t-il une fabrique de gants, une production d’allumettes et de nombreuses distilleries d’absinthe. Quant au secteur touristique, il vit son heure de gloire. En 1900, le village compte pas moins de 10 hôtels pour un total de 400 chambres.

La croissance rapide de la population constitue un défi en termes d’infrastructures collectives. Hôpital, écoles, gare ferroviaire et réseau d’éclairage au gaz feront leur apparition durant la seconde moitié du XIXe siècle. Les quartiers d’habitation se développent très rapidement pour loger les nouveaux arrivants, venus de Suisse et d’ailleurs.

Une place centrale

La place du marché est au cœur du village. Au sud, le vieux village est bâti sur les terres les plus ensoleillées. Dès le début du XIXe siècle, de belles demeures sont construites à l’est, le long de la rue du Temple, sur la route qui conduit à Môtiers. Pour absorber le boom démographique, le village va ensuite s’étendre en direction du nord. Des quartiers d’habitation en damier sont construits jusqu’à atteindre le niveau de la gare. La ligne ferroviaire sera franchie au tournant du XXe siècle, avec l’implantation de nouveaux quartiers de forte densité, intégrant «à la ligne» habitations, écoles et fabriques.

Un urbanisme réglé comme… une horloge!

Un urbanisme réglé comme… une horloge!

A l’instar des villes horlogères de La Chaux-de-Fonds et du Locle, Fleurier vit une croissance démographique très forte durant le XIXe siècle. Il s’agit alors de construire rapidement des logements et des infrastructures collectives répondant aux besoins.

Le quartier le plus emblématique de cette époque est le damier parfait qui s’étend en partant d’ici vers le nord, jusqu’à la voie de chemin de fer. Il compte douze îlots de tailles similaires, formés par sept rues parallèles, elles-mêmes coupées de trois perpendiculaires.

Ce quartier est constitué d’immeubles d’habitation, de deux à cinq étages, bordés par une rue au nord et dotés de jardins bien ensoleillés au sud. Dans de nombreux cas, un mur latéral est partagé par deux immeubles et les constructions sont si solidement bâties qu’elles restent pour la plupart visibles dans leur état d’origine.

Ces observations démontrent que les solutions retenues pour faire face au défi démographique sont révélatrices des valeurs industrielles: rationalité, sobriété, qualité.

La structure en damier se poursuit à l’ouest, par-delà la rivière. Elle s’étendra par la suite au nord, au-delà de la voie ferrée, à la fin du XIXe siècle.

La reconnaissance de l’Unesco

Les villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle ont célébré en juin 2009 leur inscription au patrimoine mondial de l’humanité. Cette reconnaissance de l’Unesco témoigne de la valeur universelle exceptionnelle de l’urbanisme horloger des Montagnes neuchâteloises. Fleurier est étroitement associé à cette histoire. L’urbanisme du village témoigne, à plus petite échelle, des mêmes rythmes de développement.

L’aventure continue

L’aventure continue

Depuis David-Jean-Jacques-Henri Vaucher, en 1730, le cœur de Fleurier bat au rythme de la montre. Le village a lié son destin à celui de l’horlogerie, pourvoyeuse d’emplois et génératrice de richesses. Il a vécu des périodes de prospérité, des phases de développements intenses et des crises douloureuses. Des personnages marquants ont permis à l’horlogerie fleurisanne de se perpétuer à travers les époques, en conservant l’indépendance et l’authenticité qui font sa force.

Aujourd’hui, les manufactures de la place font rayonner dans le monde entier le nom de Fleurier, devenu synonyme de qualité. Gageons que les siècles à venir seront eux aussi placés sous le signe de la mesure du temps. Le village traversera des crises, des marques disparaîtront, mais d’autres verront le jour et Fleurier saura conserver son identité horlogère si particulière…