La potence à compter, synonyme de concentration pour celles qui l’utilisaient (Collection privée).

LA POTENCE À COMPTER LES SPIRAUX

UNE PETITE MACHINE BIEN PRÉCIEUSE

Elle est souvent devenue une relique familiale dans sa boîte de carton.

S’il est bien un métier féminin, c’est celui de régleuse. Comme la cuisine, celle des grands restaurants où excellent les chefs avec leurs aides, et l’autre, celle des repas de tous les jours que font les ménagères dans des conditions tout autres, la préparation et la pose du spiral sur le balancier sont aussi sexuées. Aux hommes les concours de précision avec quelques chronomètres couvés, soignés pendant des mois, aux femmes les quantités industrielles de montres qui donneront l’heure convenablement.

Cet outil en maillechort de la fin du 19e siècle, avec sa platine bien usée, a accompagné durant des années une travailleuse à domicile. Pour ajuster la vitesse des battements du balancier, la solution la plus simple est de jouer sur la longueur du spiral. Ainsi, après l’avoir mis en place sur le balancier, la régleuse le pince près de son extrémité extérieure et fait vibrer l’ensemble sur le couvercle vitré abritant un balancier de référence. Elle peut alors compter le nombre de fois où les vibrations sont synchronisées. Charge à elle de savoir s’il faut rallonger ou au contraire raccourcir le spiral. Une fois la bonne longueur trouvée, il s’agira de marquer le point de comptage sur la lame du spiral avec des brucelles adéquates.

Par Benoît Conrath